The ballad of Le 12

 

Part I : On va ou ?

 

Tous les ingrédients sont réunis. 4 jours sans madame ni fifille. 4 jours sans personne du club moto pour te dire : « c’est quand qu’on arrive », «on s’arrête pour une photo », « j’ai soif », « et la pause clope », bref, tout ce que peux raconter un p’tit rouleur de quartier. Alors 4 jours au départ du jura, vous faites quoi vous comme itinéraire ? Moi, j’ai opté pour les … dolomites, avec pour but, l’ascension du Stelvio.

La montée du Stelvio côté nord

 

Part II : Et c’est parti.

 

Un peu d’autoroute pour chauffer les pneus. Oh pas beaucoup, a peine 50 bornes de Bellegarde à Bonneville. Puis direction La Clusaz et le col des Aravis à 1486m.

 

Col des Aravis

 

On redescend vers Flumet pour attaquer le col des saisies à 1650m et le cormet de roselend à 1968m.

 

cormet de roselend

 

A noter que la route Notre dame de Bellecombe – Bourg saint Maurice c’est un peu le bout du monde. Je monte à la rosière à 1850m pour manger un morceau. Un bon café et direction le col du petit saint Bernard à 2188m.

 

Petit saint Bernard

 

Lorsqu’on passe la frontière, inimaginable la différence du bitume. Coté français, c’est pas, mais alors pas terrible, et coté Italien, c’est du billard. Allez, hop, on file vers Aoste et la fournaise. Autant le dire de suite, ce fut l’horreur. Mais à force de grimper vers la montagne, la chaleur diminue pour arriver au col du grand saint Bernard (c.del gran san bernardo) à 2473m.

 

Grand saint Bernard

 

C’est marrant le nombre d’hospice en altitude. Le passage en suisse se passe sans  problème si ce n’est qu’ils ont le même style de route un peu défoncé que nous. La descente vers Martigny puis la route vers Sion et Crans Montana et nulle à chier. Je plante la tente à Crans, me tape une spécialité du coin a base de … fromage. 8 bonnes heures de moto et 420 bornes. Au lit de bonne heure.

 

Part III : La route des lacs.

 

Bon ce matin, le soleil n’est pas là. Pas grave. Direction Evolo en Italie. Je passe par le col du simplon (simplonpass) à 2005m dans le brouillard.

 

Col du Simplon

 

 Pas de pot. La descente sur l’Italie commence par un embouteillage. 1km. En bon parigot, warning, anti-brouillard allumés et gaz. Tout ça a cause d’une douanière suisse. Puis je pars sur le lac major. Entre domodossola et Locarno soit environ 40 bornes, j’y passe plus d’une heure. Pas une ligne droite, route mouillée et glissante et … et merde, c’est vrai, mon pneu avant est mort. Je rererepasse la frontière. Entre Locarno et Lugano, je retrouve le soleil, la chaleur et les embouteillages. Raz le bol, je prends une vignette autoroute suisse et roule vers Lugano et son lac.

 

Lac de Lugano

 

Arrêt bouffe à la sortie de la ville (je te raconte pas l’entrecôte hyper tendre, les petits légumes, la sauce et une bonne bière, hummmm). Encore la frontière pour arriver sur le lac de Côme. J’ai l’impression qu’il n’y a qu’une ville qui fait le tour du lac. Je perds du temps. Ouf, arrive les montagnes et … la pluie. Je passe le col Aprica (passo dell aprica) puis arrive à Edolo. Bon, le camping je le sent mal. Mouillé, froid, camping pourri et  présence de serpents, je file sur Ponte di legno à 1258m et … 14°. Je trouve un hôtel. Le problème, c’est que je ne parle QUE le français (accessoirement, le verlan et l’argot). Eux, italien et allemand. Du coup, j’ai appris l’italien : Birra, pizza, espresso et tchao. 8 heures et demi pour 380 bornes

 

Part IV : Enfin te voila.

 

Réveil de bonne heure et wahooo, grand soleil. Je fais du barouf dans l’hôtel à 7h30 pour ma priméra colazionne. Aujourd’hui, je pars pour Andermatt. Au programme ce matin, le Gavia (passo di gavia) à 2621m. Route étroite pour le passage que d’une seule voiture, au milieu de troupeau de vache sur la route.

 

Montée du Gavia côté sud

 

D’ailleurs, qu’est ce qu’elle ont a me regarder comme ça ? Est-ce mon blouson en cuir, mon pantalon en cuir et mes bottes qui les intrigues ? Ce n’est pas de ma faute si la Marguerite du coin s’est retrouvée accroché dans un magasin de motos à bastoche. En haut du col, personne a part moi et un allemand en panne sur sa BM et 6°. Un refuge et basta.

 

Col du Gavia

 

Je pars sur Bormio pour remonter sur le fameux Stelvio. Faut reconnaître que la montée n’est pas de tout repos. Arriver en haut (passo dell stelvio) à 2757m, le contraste avec le Gavia et impressionnant. Des hôtels, des boutiques, un monde pas possible et putain, un paysage qui franchement vaut largement le déplacement.

 

Col du Stelvio

 

Pas un sapin, aride au possible, 2 glaciers qui se rejoignent un peu plus bas, une vue sur pleins de vallées. Allez, un café, un t-shirt souvenir, photos et on redescend de l’autre coté, vers la suisse et l’Autriche.

 

Descente du col côté nord

 

La DDE du coin s’amuse a compter les virages en épingles. Plus de 50. 17 Kms du bas à environ 700m d’altitude jusqu’au sommet à 2757m. C’est d’ailleurs de ce coté là que le col tient sa réputation. Je traverse le village de Glorenza magnifique, pour repasser je ne sais plus combien de fois, la frontière. Passé le col du fuorn (pass dal fuorn – ofenpass) à 2149m,

 

Col du Fuorn

 

je grignote une pizza à Zernez. Un tour dans saint Moritz pour me rendre compte qu’il n’y a pas de conce Yam, mais du saint Laurent, Dior, et autres boutiques semblables à ceux de la 5eme avenue ou rue du faubourg saint honoré. Allez, on dégage avant l’arrivée de la milice. Je passe le Julierpass à 2284m puis le Oberalpass à 2044m pour arriver à Andermatt plus tôt que prévus. Allez hop, on se tape le col du Gottard (passo del saint Gottardo) à 2108m.

 

Col du Gothard

 

Je me rends compte qu’une fois en haut, il y a une démo de militaire. Beurk, je me tire de suite coté Milan, pour reprendre sur la droite le col de nufenen (nufenenpass) à 2478m.

 

Col de Nufenen

 

Ha la vache, putain de paysage. Bon, il commence a faire tard. J’accélère le rythme dans la descente pour remonter le col du Grimsel (Grimselpass) à 2165m.

 

Col de Grimsel côté source du Rhône

 

Ha la revache. C’est encore plus beau. Des glaciers en veux tu, en voila,  des lacs, ahlalala, c’est vraiment trop bon. Bon, un camping dans la vallée à Innertkirchen pour me rendre compte que les suisses ont le sens des affaires, et qu’ils sont dans l’ensemble des escrocs dignes des italiens dans les années 70-80. 10 heures pour 480Kms. Dodo.

 

Part V : le retour.

 

Bon, le retour fut des plus classique. Interlaken, Spiez, Gstaad (vous savez, là où l’on dit : la suisse est cher, voir très cher, Gstaad est hors de prix), col du pilon à 1546m, Château d’Oex (prononcer châteaudai), Gruyères (et ses flics), Bulle et son resto (je te raconte pas le rôtie et sa sauce), puis autoroute vers Lausanne et Genève, sortie à Nyon pour grimper le col de la grivine à pouf-pouf-pouf 1228m et la faucille à wharf, 1320m. 6 heures pour 480 Kms. Rigolade.

 

Voila. En gros, 1700 Kms dont 100 d’autoroute et 50 de nationale. Le reste, que des virolos.

 

J’ai aimé : la suisse, les dolomites, le Stelvio

J’ai pas aimé : les suisses, la DDE française, les douaniers

 

Pour plus d’infos, veuillez me contacter à le12@free.fr

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